Poèmes

Un châle sur les épaules

Il a fallu se taire

Il a fallu courir

Il a fallu jouer des coudes

et s'écorcher le cœur

Il a fallu monter

de grand chevaux tout blancs

et galoper cœur serré

en regardant devant


Il a fallu ligoter des souvenirs

les balancer aux oubliettes


Il a fallu chercher partout

ce qui n'était nulle part

et ne pas faire voir

sa déconvenue


Il a fallu inventer

des remous des explications

des combats des justifications


Après tous ces efforts

permettez que je dorme

permettez que je laisse

le monde s'agiter


J'ai un peu froid

remettez-moi s'il vous plait

un châle sur les épaules


Isabelle

De nos fenêtres

De ma fenêtre

Je vois la mer

Elle est toute grise aujourd'hui.

Le matin je vois les bateaux

 qui reviennent de Corse.


De ma fenêtre

Je vois Dame Nature

éveiller mon jardin

le parer de couleurs nouvelles


Je vois les nuages

et les toits de la ville

 Je vois la haie de mon voisin

 je vois son sourire quand il passe


Le matin je vois

la file d'attente

devant la boulangerie d'en face


De ma fenêtre je te vois

Claquemuré dans ton chez toi

Tu ne sais pas où est la vie ?

Tant pis pour toi

De ma fenêtre moi je ris


De ma fenêtre je te salue

Toi qui ris au nez des passants

De ta fenêtre

as-tu vu toi aussi

revenir les hirondelles ?

Poème collectif à partir des contributions de : Paulette, Catherine, Stéphanie,Denis, Florence, Isabelle



De nos âmes solitaires

rudement éprouvées

s'élance un vent léger


pleurent nos âmes solitaires

en sanglots amers

puis se taisent

puis se ferment


Oh, puissent nos âmes solitaires

dans un élan désespéré

malgré le froid de l'hiver

se retrouver


et s'envoler

un papillon bleu-vert

en un sourire ébauché



Une main dans le brouillard

Beaucoup de choses ont disparu

mystérieusement

effacées

dissoutes

on ne sait pas bien où elles sont allées


On cherche sans chercher

juste parce qu'il faut bien

faire quelque chose


On n'y voit rien dans ce brouillard

mais soudain

quelqu'un nous tient par la main


alors ça va


on cherchait sans chercher

sans savoir quel cadeau miraculeux

on attendait


passé le temps des batailles

on cherchait juste

une main

une main dans le brouillard


libre et folle

Libre et folle, je m'égosille

et le vent m'efface.

Je n'aurai pas raison,

je n'ai pas tort non plus,

je suis femme oiseau

on ne me retient plus

le vent souffle trop fort

ce vent chaud des tropiques

qui souffle sur les braises

mal éteintes de la colère

il n'y a rien à faire

vous ne m'entendez pas

on ne se parle plus

on ne se comprend plus

Libre et folle je me tais

j'ai choisi la couleur

là, le monde tourne

en version noir et blanc.

Je ne parlerai plus

j'irai me promener

je ne parlerai plus

je réapprendrai

à voler un peu plus haut

à glisser le long des ruisseaux

ni d'un côté

ni de l'autre

des deux côtés à la fois.

Isabelle Coulomb

Les correspondances poétiques  - BP 10025 - 07140 Les Vans
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